– Le François Pignon ontarien, qui s’est manifesté contre Lacroix il y a quelques jours, c’est que de temps en temps, comme le disait Brassens, quand on est con, on est con! Je m’excuse, je ne l’aurais pas dit s’il n’avait pas lui-même insulté d’abord, mais il faut quelquefois parler aux petites brutes dans leur propre langage.
– Et le temps n’arrange rien à l’affaire, comme disait Brassens.
– Quand on est con, on est con!
Mathieu Bock-Côté
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Que le gars, dans sa vie, pour gagner son blé, que ce type soit, j’en sais rien, éboueur ou peintre en bâtiment ou que sais-je, professeur de parachutisme ou de deltaplane, m’en fous un petit peu pour pas dire m’en fous beaucoup. Moi ce que je veux c’est le livre devant moi pour qu’on me réponde sur ça. Si tu me dis « ouais, mais c’est un prof de deltaplane! Je veux dire, en québécois j’ai pas l’habitude de parler de même, mais m’en calice!
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C’est quand même de la mongolitude puissance 1000, mongolitude terme que je n’ai pas le droit d’utiliser, c’est vrai. C’est pas bien, c’est pas bien. Parce qu’est-ce qu’on voit à travers ça, c’est encore une fois la tentation Orwellienne de changer le sens des mots pour bloquer en fait l’accès au réel.
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Vous avez beau vous prendre pour un peuple fondateur, le Canada anglais n’est plus d’accord avec ça. Le Canada croit au multiculturalisme et quand vous dites que vous êtes un peuple fondateur, on vous accuse de suprémacisme ethnique.
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La parenté de notre époque avec l’URSS, elle est féroce. Comme je l’ai dit dans un livre, il n’y a pas de goulag, il n’y a pas de KGB, heureusement, il n’y a rien de tout ça. Mais l’idée qu’on vive dans un monde qui a institutionnalisé une fiction idéologique qui se prend pour le réel.
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– Eh bien, j’ai l’impression qu’il y a une certaine droite, une droite trumpienne, qui se dit « d’accord, vous voulez tout politiser, parfait, on va tout politiser de notre côté et on va se mettre à brûler des livres qui parlent de diversité sexuelle ». Là, on en est rendu là, je pense.
– […] La volonté de faire multiplier les autodafés, ça vient globalement d’une gauche qu’on dit woke, vous me direz si le terme est bon pour en parler, et là, il y a un effet mimétiques, où de l’autre côté, ils disent « on va brûler des livres », et finalement, c’est la culture du pluralisme intellectuel qui se décompose?
– Oui, voilà. -
On est devant une manifestation de ce qu’il faut bien nommer la tentation autoritaire des écologistes. […] Il va falloir qu’on comprenne que nos démocraties sont en danger de l’intérieur. Et parmi les idéologies qui détruisent nos démocraties, il y a l’écologisme autoritaire. […] La multiplication des règles et des normes, tout ça, ça fait une société de plus en plus étouffante et invivable.
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Toi, moi, d’autres, on ne parlerait pas du genre aussi souvent si on ne nous imposait pas le sujet tout le temps dans les médias. Spontanément, moi, ce n’est pas un sujet qui m’intéresse de savoir si les hommes peuvent accoucher ou non. C’est comme si j’ai l’impression est-ce que ce bœuf peut se transformer en avion de chasse? La question ne veut pas dire grand-chose, mais un homme peut-il accoucher? C’est la même affaire. Mais on est obligé d’en parler parce qu’on nous en parle tout le temps.
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Sur QUB, il y a une diversité d’animateurs, d’intervenants, et il suffit de regarder ça d’un peu de l’extérieur pour constater que la ligne éditoriale, ce n’est pas la ligne éditoriale de Mathieu Bock-Côté ou de Richard Martineau ou de Yasmine Abdelfadel ou d’un autre. La ligne éditoriale, c’est le pluralisme intellectuel, c’est le pluralisme idéologique.
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Moi je pense qu’il y a une nécessité objective aujourd’hui d’obliger tous les journalistes, tous les chroniqueurs, les éditorialistes à préciser le sens des mots qu’ils utilisent, puis à cesser de faire en sorte qu’ils utilisent comme une espèce de mots étiquettes qui nous empêchent de penser en prétendant nous éclairer.